Voici la balade de Skadro, le gretchin voyageur, qui quitta sa tribu pour parcourir le monde…
J’en avais plein le dos,
De ces grand et gros gaillards
Qui me traitaient d’sal’ grot,
Et qui sentaient le lard,
Fissa j’me suis dit,
Que c’était l’bon moment,
Pour s’casser d’ici,
Et partir loin devant…
C’était un b’en beau matin,
Lé sguigs dormaient trankill’ment…
Très tôt j’ai pris l’chemin,
Qui partait vers l’soleil levant…
Trois-Quatr’ Heures plus tard,
Chui mem’ pas sortie d’la ville
Faut p’tet que j’marche dard dard,
Pour échapper aux vigiles…
Les fouettards ki m’collaient aux pattes,
Les boyz ki voulaient m’manger,
J’ai vu alors une pancarte,
Et chui aller zieuter.
J’ai vu qu’s’était pas l’bon chemin,
Pour s’rendre au port de la région,
J’devais passer chez lé z’humains
Pour quitter cet planête de cons…
Dans la base dé z’humains,
Chuis passé discretos,
Mais j’ai entendu soudain,
« Vite appelle les molosses »
J’ai échappé aux clebards,
En m’planquant dans les déchets
J’ai eue un p’tit coup de barre,
J’avais point déjeuner.
Les z’humains m’ont trouvé,
Caché dans une poubelle,
Y m’on pris par les pied,
Et m’on donné des koups d’pelles.
Un bon kart d’heure plus tard,
Y m’on mis dans l’cachot,
J’étais comme un taulard,
Dans ma cellule de nabot,
Et puis j’ai entendu soudain,
Dehors vers l’horizon,
Des cris de gens pas malins,
Qui fonçaient sur ma pozition.
C’était le boss Brokar,
Avec sa bande de gueux,
Qui mettaient leurs gros panards,
Dans l’camps des z’homs hideux.
Y m’on vu dans l’cachot,
Et m’on sortis de la,
Y m’on dm’andé dé infos,
J’leur ai dit qu’j’était las…
Y m’on laissé filé,
Et ont bouzillé le camps,
Les zoms se sont cassés,
En pleurant leur pauv’ maman.
Moi j’me suis retrouvé,
Dans le Port de la région,
Et quand j’allais monté,
Dans l’plus gros gallion,
Une grosse main griffue,
A pris mon visage au menton
J’ai r’gardé l’inconnu,
Et j’ai sauté au plafond
C’était Jugnor l’Fouattard,
Ki m’avait retrouvé,
Il m’a traité d’tetard,
Et y m’a emmené.
Une fois dans l’kampement,
J’ai retrouvé mon maître
Y m’a pété les dents,
Et m’a j’té par la f’nètre.
Me v’la au point d’départ,
L’ventre vide et sans eau,
Faut dire là chui pénard,
A moi les kazinos !
C’était la joyeuse balade de Skadro, le grot voyageur/récidiviste/révolutionnaire, interprété par le conteur grot Krofz dents-carrées.